- iceberg
-
• 1839; ice-berg 1819; mot angl., du norv. isberg « montagne de glace »♦ Masse de glace flottante, détachée d'un glacier polaire. Des icebergs. « La partie d'un ice-berg qui émerge de l'eau n'atteint qu'environ 1/8 de la hauteur totale » (É. Haug). — Loc. La partie cachée de l'iceberg : la partie cachée et souvent la plus importante d'une affaire. Ce que vous savez n'est que la partie visible de l'iceberg.icebergn. m. Bloc de glace non salée qui flotte dans la mer, ne laissant émerger que le dixième environ de sa masse.⇒ICEBERG, subst. masc.,,Bloc de glace d'eau douce, détaché du front des glaciers polaires ou d'une barrière flottante`` (GEORGE 1970) et qui dérive sur la mer en fondant peu à peu. Les ice-bergs ont souvent des dimensions prodigieuses (GAIMARD, Voy. Islande, 1852, p. 106). En 1913, c'est le naufrage du « Titanic », déchiré par un iceberg (BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 98) :• J'accours aux cris de nos hommes et je reconnais qu'en effet nous sommes à peine à deux encâblures d'un ice-berg deux fois haut comme le navire.BELLOT, Voy. mers polaires, 1863, p. 30.♦ Iceberg tabulaire. Nous passons près d'un superbe iceberg tabulaire d'une classique régularité et qui mesure 40 mètres de hauteur avec une longueur de 2 milles (CHARCOT, « Pourquoi-Pas? », 1910, p. 92). Dans les mers antarctiques, les icebergs ont fréquemment des formes prismatiques régulières avec un sommet sensiblement horizontal; on les appelle des icebergs tabulaires (GAIN ds Météor., sept. 1935, p. 412).— Au fig. [En parlant d'un problème, d'une situation] La partie cachée (immergée) de l'iceberg. Ce qui est caché et de beaucoup plus important que la partie visible, apparente (d'apr. REY-CHANTR. Expr. 1979).Prononc. et Orth. : [] et []. Att. ds Ac. 1935. Var. ice-berg, supra. Étymol. et Hist. 1715 Ysbergh (Description de l'ille de Jean Mayen in Rec. de v. du Nord, II, 277 d'apr. ARVEILLER ds Fr. mod. t. 26, p. 53); 1819 Ice-Berg (Annales chim. et phys., t. 12, p. 301). Ice-berg, iceberg est empr. à l'angl. qui est une adaptation d'une des formes des lang. germ. comme le néerl. ijsberg, l'all. Eisberg, le danois isbjerg, ou le suédois isberg, terme d'orig. nord. composé de is « glace » (a. nord. íss) et berg « montagne », l'angl. ayant rétabli la forme mod. ice « glace » issue du vieil angl. ís (cf. NED, s.v. et FALK-TORP, s.v. is). La forme Ysberg attestée en 1715 représente un empr. direct à une lang. nordique. Fréq. abs. littér. : 50. Bbg. BONN. 1920, p. 75. - QUEM. DDL t. 4.iceberg [ajsbɛʀg; isbɛʀg] n. m.ÉTYM. 1843, in Höfler; attestation isolée, 1819; ysbergh, 1715, in Arveiller; angl. iceberg, du norvégien ijsberg « montagne (berg) de glace ».❖♦ Cour. Masse de glace flottante, détachée de la banquise ou d'un glacier polaire. || Iceberg tabulaire de l'Antarctique. — REM. Les géologues écrivent parfois ice-berg.0.1 Ainsi le glacier est un immense fleuve de glace, et bien que son extrémité, emprisonnée sous les eaux, ait une tendance à s'élever, elle est longtemps retenue par l'action de la masse à laquelle elle appartient; elle continue à plonger jusqu'à ce que la force d'émersion, augmentant toujours, fasse éclater des fragments qui remontent aussitôt à leur niveau naturel; ces fragments peuvent être des cubes solides d'un demi-mille de côté ou même davantage. La disruption ne s'accomplit pas sans un grand tumulte des eaux, et un fracas qu'on entend au loin. La masse de glace flotte en liberté; les oscillations que lui avait imprimées cette soudaine rupture finissent par se calmer, puis le bloc de cristal s'abandonne au courant et dérive avec lenteur vers la haute mer. C'est une montagne de glace, un iceberg, maintenant : le glacier a accompli le rôle que lui assigne, dans les régions polaires, la grande loi de la circulation.1 On sait que la partie d'un ice-berg qui émerge de l'eau n'atteint qu'environ 1/8 de la hauteur totale. Comme il en existe qui s'élèvent à 70 m au-dessus du niveau de la mer, leur hauteur totale est de 500 à 600 m (…) Les ice-bergs provenant de glaciers encaissés débouchant dans les fjords affectent des formes déchiquetées souvent très bizarres. Par contre, ceux qui se détachent de l'immense calotte glaciaire du continent antarctique sont régulièrement prismatiques et la partie qui émerge présente un aspect tabulaire.Émile Haug, Traité de géologie, t. I, p. 450.2 Le 14 mars, j'aperçus des glaces flottantes par 55° de latitude, simples débris blafards de vingt à vingt-cinq pieds, formant des écueils sur lesquels la mer déferlait. Le Nautilus se maintenait à la surface de l'océan. Ned Land, ayant déjà pêché dans les mers arctiques, était familiarisé avec ce spectacle des icebergs.J. Verne, Vingt mille lieues sous les mers, p. 472.3 Ces icebergs, pittoresquement entassés, étaient magnifiques. Ici, on eût dit les ruines blanchies d'une ville, avec ses monuments, ses colonnes, ses courtines abattues; là, une contrée volcanique, au sol convulsionné, un entassement de glaçons formant des chaînes de montagnes, avec leur ligne de faîte, leurs contreforts, leurs vallées, toute une Suisse de glace !J. Verne, le Pays des fourrures, t. I, p. 230.4 Icebergs, sans garde-fou, sans ceinture, où de vieux cormorans abattus et les âmes des matelots morts récemment viennent s'accouder aux nuits enchanteresses de l'hyperboréal.Icebergs, icebergs, cathédrales sans religion de l'hiver éternel, enrobés dans la calotte glaciaire de la planète Terre.Combien hauts, combien purs sont tes bords enfantés par le froid.Henri Michaux, La nuit remue, « Icebergs ».REM. J.-B. Charcot (1906, in D. D. L.) emploie le terme icebloc [ajsblɔk], désignant « les petits icebergs de la Nouvelle Zemble ».♦ ☑ Loc. La partie cachée de l'iceberg : ce qui est caché et plus important que la partie visible d'une chose.
Encyclopédie Universelle. 2012.